Le titre vous paraîtra bizarre, mais c’est un tendre souvenir indélébile de mon enfance. Car, voyez-vous, je vais vous raconter un épisode de ma jeunesse qui a marqué a jamais ma philosophie de la vie.
Dans les années cinquante, nous vivions avec mes copains, dans une cité ouvrière, où le salaire de nos pères (rares les mères qui avaient un emploi, s’occupant de la famille), était plutôt restreint. Il n’y avait pas de télé dans les foyers, et la place de cinéma était trop chère ; de plus les salles de cinéma en ville étaient bien trop loin pour s’y rendre, même à pied. Donc nos jeux se faisaient essentiellement dans le quartier, autour du square, au bord de l’Adour, ou bien dans le champ tout près, quand les vaches n’y étaient pas. Mais il y avait un loisir merveilleux pour nous, que l’on ne manquait pas pour rien au monde, même malade, et dont on parlait déjà le mercredi soir à l’école communale : l’épisode de Tintin et Milou en diapositives et commenté avec les voix différentes de Tintin,Capitaine Haddock, professeur Tournesol, les Dupond, la Castafiore etc…(qui n’avaient rien a envier aux artistes paroliers d’aujourd’hui ) par l’abbé Durand Dasté,derrière le chœur de l’église,au milieu des habits et ustensiles liturgiques…Et personne ne mouftai, dans cette enceinte sacrée, bouche bée, accroché au paroles de l’abbé et aux images magiques à l’écran. Tout ce beau parterre, voyez-vous, rêvait devant ce drap tendu de fortune, et combien était respecté ce brave homme qui consacrait tout ses jeudis à nous occuper avec des balades, construire des cabanes dans les bois, faire des jeux de pistes etc.. et puis arrivait quatre heure ou tout le monde assistait à la projection sacrée de Tintin et Milou. Je dois vous dire que très peu de nous allaient à la messe le Dimanche, ou faisaient le catéchisme le jeudi matin. Aussi je garde en moi cette époque nostalgique comme une preuve d’amour, de tolérance, d’amitié simple sans détour et sans artifices, qui existait à mon époque, dans mon quartier où l’on partageait le peu que l’on avait et où le mot solidarité n’était pas un vain mot.
Tout cela vous paraîtra peut être désuet, pas dans le coup aujourd’hui, où le maître mot est “à chacun sa gagne”, ou “portez vous bien et moi mieux”, je pense que vu comment les comportements sociétaux évoluent,faites Attention !!!.Bon finis les leçons de dinosaures,car je me réjouis de voir encore aujourd’hui mes petits enfants regarder avec intérêts (peut être pas avec les yeux illuminés de mon temps) Tintin et Milou en dessins animés (eh! c’est le progrès) à la télé ou en bande dessinée.