Dans les années 1930, je me souviens que les enfants étaient constamment mis à contribution pour les petits travaux de la ferme. L’amusement venait après… sauf pour moi qui avais réussi à échapper – malgré moi – à ces petites corvées quotidiennes…
Un jour, lorsque j’avais 5 ou 6 ans, ma grand-mère me demande de garder les oisillons et pour cela elle me donne un petit osier pour maintenir le troupeau en bon ordre.
Un oisillon dissident ne voulant pas rester avec le gros de la troupe, je lui donne un petit coup d’osier et oh stupeur le récalcitrant tombe et ne bouge plus. Je pars en courant prévenir ma grand-mère en lui disant « Mémé vient vite il y a une petite oie qui dort ». Ma grand’mère vient se rendre compte et constate le décès de l’oisillon. Inutile de vous dire que j’ai été grondée et qu’il n’a plus été question de me confier la garde de petits animaux, pas même des gros comme les vaches ou les boeufs, comme il fallait rester à les surveiller sans rien faire je m’ennuyais. La famille a compris que je n’étais pas faite pour ces travaux et à partir de cette époque il ne m’a plus été demandé de faire le garde.
Par contre j’allais tenir compagnie à une gamine de mon âge et nous faisions également des bêtises,
Je me souviens qu’il y avait un cerisier mitoyen avec la propriété des mes grands-parents et une dame qui n’aimait pas les enfants – avec le recul du temps je pense qu’elle ne nous aimait pas car elle avait trois ou quatre garçons – je ne me souviens pas exactement – qui étaient décédés en bas âge. Quand les cerises étaient mûres, filles et garçons, nous grimpions au cerisier et « Ninette » c’est ainsi qu’elle s’appelait nous attendait au pied de l’arbre avec une badine car elle ne voulait pas que nous mangions de ses cerises, mais elle n’avait pas compté sur notre dextérité. Nous nous laissions glisser le long de l’arbre, mais du côté de mes grands-parents, ainsi elle ne pouvait pas nous attraper mais cela ne l’empêchait pas de nous traiter de tout, ce qui avait pour effet de nous faire rire.