Naissance d’une université

1958 : Pau est une ville de province qui offre aux seuls futurs étudiants en droit la possibilité de poursuivre leurs études supérieures sur place, à la villa Lawrence. Pour les autres. il faut absolument quitter Pau si on veut  aller au-delà du bac. Pas d’université donc et pas de classes préparatoires aux grandes écoles non plus.

Sous  le poids d’une forte  volonté locale  et nationale la mise en place d’un premier cycle scientifique à Pau était décidée  par les différentes autorités compétentes. Ainsi naquit le Collège Scientifique Universitaire de Pau (CSU) localisé à la Pépinière, boulevard Tourasse, collège dont la direction fut confiée à un Professeur, scientifiquement très compétent de la région parisienne.

Ce dernier, avec son équipe (enseignants, chercheurs, techniciens ) vint ainsi « monter » le CSU à partir de rien. Des locaux préfabriqués, un amphi d’une centaine de places furent installés rapidement. Parallèlement de nombreuses manipulations étaient mises en place pour la formation pratique des étudiants (travaux pratiques). Le premier cycle universitaire de Pau était lancé.

Ingénieur électronicien, achevant ma thèse de troisième cycle, mon directeur de thèse, un professeur d’Université nationalement connu et apprécié, qui connaissait mes origines béarnaises et mon attachement à la région, me proposa de revenir sur Pau . L’idée de contribuer à bâtir sur Pau une structure  universitaire à part entière, avec des enseignements dépassant le cadre du premier cycle, des laboratoires de recherche, des activités autres comme le Conservatoire National des Arts et Métiers, m’enthousiasma. Je donnai mon accord.

J’arrivai donc à Pau en 1960 en même temps qu’un professeur électronicien de l’Université de Lyon et qu’un professeur chimiste de l’université de Montpellier.

L’accueil des enseignants, chercheurs, techniciens, administratifs fut remarquable. Je ne saurais oublier en particulier l’un d’entre eux, chef de travaux à l’époque, qui, avec amitié, simplicité, me fit profiter de son expérience et de sa grande compétence. Cheville ouvrière du CSU, dont il avait mis en place la majorité des manipulations de physique, il m’a aidé à assurer le plus efficacement possible les tâches qui m’étaient confiées. C’était un ami et aussi un recours.

Dans  cette nouvelle équipe nous avions tous l’ambition d’aller au delà du CSU. Les contextes, local et national, se prêtaient à cette ambition et ils l’accompagnèrent. Ainsi furent crées, dès 1961, des certificats de maîtrise dont le certificat d’électronique. La faculté était non pas encore née  mais en marche pour l’être.

Encore fallait-il que la qualité des enseignements fût reconnue au plan national. On monta donc de nombreuses manipulations de travaux pratiques, de nombreux cours et travaux dirigés . C’était dur mais emballant. Ce travail fut reconnu. Le second cycle de Pau était lancé. Des bâtiments en dur furent construits sur le campus actuel.

Ainsi naquit en quelques années, à partir de zéro, la future faculté scientifique de PAU, faculté  intégrée à l’heure actuelle dans l’Université de Pau et des Pays l’Adour (UPPA).

Cette  aventure marque une vie ; elle ne saurait être oubliée ni  par ceux qui l’ont vécue en donnant avec enthousiasme le meilleur d’eux-mêmes, ni par les étudiants actuels qui bénéficient maintenant de structures d’enseignement et de recherche de qualité . Ils sont dans une université à part entière. Objectif initial atteint. PAU Université fait partie de la ville et du paysage national.

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