La scène se passe dans un »estaminet » (petit bistrot) d’un petit village du Nord de la France, tenu par ma mère.
Mon père, lui, était le menuisier du village et, à ce titre, fabriquait les cercueils pour les défunts du village.
Ce soir là, au comptoir (on ne disait pas bar à l’époque) de l’Estaminet, quelques clients sont en train de refaire le monde, ou plutôt le village.
L’un d’eux, sans doute, un peu éméché s’adresse à mon père et lui dit :
(en cht’i) bien sûr : « Florent, quand te fra mun cercueil, te me le fra vitré, car je veux vire tous ceux qui vont suivent. »
Je m’excuse auprès des CHT’I qui liront cette phrase, car ayant quitté le Nord depuis de nombreuses années, j’ai perdu un peu de mon patois.