Mon grand-père naît en 1915 à Lesaka, petit village de Navarre.
A partir de 1936, il fait la guerre d’espagne. Il disait toujours que cette guerre était horrible « les arbres mouraient car les gens mangeaient les racines et il n’y avait pas de chats, de chiens, de souris, ni de rats car il les mangeaient aussi ».
Quelques temps après, il s’enfuit de cette terrible guerre en traversant Bera (la frontière) et atterrit en France dans le village de Sare. Il se réfugie à Urrugne chez des personnes de sa famille.
Des mois après, il trouve du travail dans la forêt d’Haira dans le village d’Urepel. Il est bûcheron, il
fabrique du charbon pour les Allemands pendant la guerre de 1939-1945.
Il rencontre ma grand-mère et tous les deux décident de se marier.
Après s’être marié, mon grand-père reprend la charmante petite ferme familiale qu’il exploitera toute sa vie à Urepel mais surtout, il continuera à faire du charbon.
Comme il était très doué de ses mains, il pratiquait aussi le métier de vannier : il confectionnait des paniers, des râteaux, des faux, des fourches, des colliers pour les brebis.
Je vous explique le fonctionnement de la fabrication traditionnelle du charbon :
La meule
De faible rendement, nécessitant un minerai riche, et du bois en abondance, la méthode de carbonisation la plus courante en France était le procédé des meules.
Préparation des rondins
Le bois est empilé par couches superposées, de façon à former une meule ou fourneau. Cette meule est recouverte d’une enveloppe de feuilles sèches ou de fougères, sur laquelle on dispose, pour empêcher
l’accès de l’air, une couche de terre.
On met le feu par le haut, dans une cheminée prévue au centre, ou quelquefois, par des canaux réservés dans la masse du bois contre le sol. Le charbonnier maîtrise l’opération en ouvrant successivement
des évents dans les différents points de la couverture.
Allumage du fourneau