Voici le témoignage de mon grand-père qui a servi de radio pendant la guerre d’Algérie. L’événement que je vais vous raconter se passe un soir de 1957.
C’était un soir de 1957 en Algérie. Mes compagnons militaires et moi, nous étions partis en opération toute la journée après avoir été prévenus qu’un petit régiment de soldats algériens se préparait à nous attaquer. On avait reçu l’ordre de les stopper.
Nous nous étions postés à un endroit sur leur chemin et on les avait attendus durant 3 longues heures. Tout le monde était très tendu. Finalement vers 18 h une dizaine de soldats se montra, prête à envahir notre camp, sans savoir que nous étions en réalité juste au dessus d’eux prêts à les attaquer.
C’est le chef qui donna l’ordre de tirer, j’essayais de tirer partout sauf sur nos ennemis mais ce n’était pas le cas de certains de mes compagnons qui n’avaient pas autant de scrupules à ôter la vie d’un innocent. Au bout de quelques minutes il ne restait plus d’Algériens. J’avais honte même si je n’avais tué personne, car ces hommes avaient été surpris et n’avaient même pas eu le temps de se défendre ! Il n’y en que 3 d’entres eux qui avaient eu le temps de s’enfuir. Un seul de mes compagnons avait été blessé.
C’est un moment qui m’a marqué car c’est l’un des seuls où j’ai vu des cadavres, car il est vrai que j’ai eu de la chance d’être souvent loin des combats. Mais ce jour là, je n’avais pas eu le choix j’avais dû aller au front. Ensuite après l’opération, le chef nous avait ordonné de rentrer ; c’était la fin de l’opération.