Je m’appelle Lucienne Larralde, née en 1919 de parents bayonnais et aînée d’une fratrie de quatre enfants. Ma passion, c’est la musique.
J’ai fréquenté l’école du Grand Bayonne jusqu’au Certificat d’Etude. J’ai passé un concours des bourses en 1929 et j’ai poursuivi des études générales à l’Ecole supérieure, rue des Gouverneurs à Bayonne.
Simultanément, après avoir pris des leçons particulières de solfège et de piano, j’ai tenté, sur l’investigation de mon professeur, de passer le concours d’entrée à l’Ecole Nationale de musique de Bayonne.
« J’ai appris le piano en le travaillant entre midi et deux heures. Tout cela pour dire que ce n’était pas facile ».
Mes efforts ont été récompensés et en 1937, j’ai quitté l’Ecole nantie des récompenses suprêmes, avec en plus, la médaille d’honneur de la ville de Bayonne. « Ma voie était tracée comme professeur de solfège et de piano.» Mon expérience publique a été de tenir le piano à l’Ecole maternelle de Saint Esprit à Bayonne pour les fêtes scolaires. Le piano m’apporte un espace de liberté…
Je me suis fait connaître – le bouche à oreille fonctionnant – pour donner des cours de piano. Cette période se situe avant la guerre.
J’ai élargi ma clientèle, du fait que je me suis installée également chez mes grands-parents à Boucau-Tarnos.
Avec joie, j’ai participé à la chorale comprenant une centaine de choristes créée par un enseignant musicien boucalais. Avec des participants locaux, ce même enseignant entreprit de monter une revue « Bonjour Boucau ». Je fus sollicité tous les soirs pour l’accompagnement pianistique soit des chanteurs soit des danseurs.
1939, c’est l’arrivée de la guerre : Mobilisation !
J’ai tout de même continué à donner des cours. Je suis partie jusqu’à Peyrehorade et Bidache en bus ou en train et surprise ! un jour, vision d’un char allemand sur le Pont Saint Esprit face à moi. C’était une période critique malgré les difficultés, j’ai continué à pratiquer mon activité.
En 1954, le Dr Maurice Delay, maire de Bayonne, a dépêché chez moi, M.Jean-François Curaudeau, directeur de l’Ecole Nationale de musique dans le but de me proposer avec insistance, le poste laissé vacant de secrétaire de ce même établissement. Après mûre réflexion, j’ai fini par accepter et j’ai occupé ce poste jusqu’en 1984, date de mon départ à la retraite.
Fonction très intéressante, mais combien envahissante ! Car Monsieur Louis Bertholon, nommé Directeur de 1958 à 1963, avait pour ambition d’élever cette Ecole, au maximum de ses possibilités, tant professionnelles que financières, à savoir au rang de « Conservatoire National de Région » mais en vain !
Cependant, il fut à l’origine de la création d’un « Syndicat de Communes » englobant donc Bayonne-Anglet-Biarritz, Saint Jean de Luz et Hendaye avec dans chaque section un surveillant général. La direction et le Secrétariat restant à Bayonne.
Tâche importante, s’il en fut, car l’application des directives m’incombait, vis-à-vis des autres sections (inscription des élèves, organisation des cours avec les professeurs, préparation des concours, copies musicales….)
En outre, je fus sollicitée par les services municipaux de la culture comme Déléguée de 1’ Orchestre Régional « Bayonne- Côte Basque – Que de travail ! –
Cette Ecole transférée de la rue des Gouverneurs à l’Ancien Séminaire, vendu à la Ville, en 1975, dans laquelle j’ai œuvré pendant 9 ans, a connu 7 Directeurs. Car en 1984, c’était pour moi le temps de la retraite. Adieu l’ambiance chaleureuse !
Une vie professionnelle de 30 ans à l’Ecole Nationale de musique, et une passion bien remplie.
« Si tout le monde pouvait ainsi vivre sa passion, la vie serait beaucoup plus facile ! »