L’homme à tout faire

Je suis né le 15 novembre 1929 à Toulouse et c’est dans la même ville que j’ai fait mes études jusqu’au baccalauréat. Hélas, je ne l’ai pas eu car j’ai été malade durant l’année et j’ai laissé tomber. J’ai quand même continué des études de pharmacie puis ensuite, toujours à Toulouse, je suis rentré au service militaire dans le service de santé, où j’ai été infirmier. Puis de là, j’ai été nommé vaguemestre dans l’armée, c’est-à-dire facteur. Finalement, on n’y était pas si mal dans l’armée, au service de santé en tout cas, c’était tranquille.

Après le service militaire, j’ai été démobilisé, puis nommé au service livraison des magasins généraux de Toulouse et par la suite, j’ai été muté aux magasins généraux de la ville de Marseille. C’est-à-dire qu’on recevait tout un tas de marchandises, des pâtes, des apéritifs, des gâteaux et moi j’étais au service des écritures. J’enregistrais toutes les marchandises qui entraient et qu’on redistribuait. Les magasins généraux ont fait faillite et je suis parti dans les Alpes. J’ai été perchiste dans les stations de ski. J’apprenais aux enfants à monter sur les tires fesses. Mais bon, ça, ça ne dure qu’un temps. Avec un colonel de l’armée, je suis monté à mon dernier poste à Pin-de-Galle, entre Hyères et Toulon. C’est l’IGSA qui nous embauchait, encore un truc de l’armée. Nous avions des mobil-homes dans lesquels les gendarmes venaient en vacances. J’étais un peu le responsable du camping, je faisais tourner la boutique. Je servais les apéritifs aussi, ça marchait pas mal. C’est marrant parce qu’à un moment ça filait, mais le Pernaud, ça ne bougeait pas, personne en buvait. Du coup c’était les employés qui les finissaient. C’était rare qu’on en vende de ceux là. Par contre les Américanos, ça c’est un cocktail qui allait bien, je vais vous donner la préparation : un verre à liqueur de martini, un verre à liqueur de ST zeno, un verre à liqueur de noilly prat, et là-dessus vous ajoutez un petit peu d’eau de Seltz et des glaçons. Mais, j’aime mieux vous dire que maintenant ils ne le font plus, ils vous vendent ça en bouteille toute prête et c’est vraiment pas si bon. Je suis resté dix ans à gérer ce camping et c’était mon dernier emploi. Avec ma femme, nous avons toujours eu envie d’aller dans les Pyrénées, nous avons trouvé un appartement à Lourdes pendant un an où j’ai travaillé dans un hôtel, puis nous avons déménagé à Nay. C’est là que ma femme est morte. Je l’avais rencontrée à Toulouse dans une église. Elle était dans la chorale et moi j’étais organiste pour mon plaisir, c’est-à-dire que je m’occupais de l’entretien des orgues. C’était ma passion le piano, j’en ai fait beaucoup, tant que j’en ai eu un chez moi, j’ai même accompagné une chanteuse d’opéra, Mady Mesplé. Puis quand je suis parti pour travailler j’ai été obligé de tout bazarder.

 Ma femme m’a suivi toute ma vie et on a toujours travaillé ensemble. Ca me plaisais de travailler avec elle. Au camping par exemple, je lui avais filé la comptabilité parce que moi je n’aimais pas ça.

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