Tous les ans aux alentours de la St Jean ont lieu les fêtes d’Hasparren. Elles sont très connues et attirent du monde depuis longtemps. Nous nous souvenons des fêtes de notre jeunesse, c’est-à-dire avant la guerre. Elles duraient 4 jours, du samedi soir au mercredi soir.
Le samedi soir, tout commençait par un passe-rue avec la clique. On faisait un long tour au centre du bourg pour arriver devant l’église. Sur la Place des Tilleuls on allumait les feux de la Saint Jean, et le grand jeu était de sauter par-dessus. Après il y avait un bal animé par l’orchestre : Pédariosse, le chef, à l’accordéon, Coumet (le père de l’ancien maire) à la clarinette, Larralde plus connu sous le nom de Tintin à la batterie et Lavigne au tuba. A cette époque les garçons pouvaient sortir plus facilement que les filles. Celles-ci, très souvent, allaient aux fêtes accompagnées de leurs mères !
Le dimanche matin avait lieu la messe suivie par une grande partie de rebot. C’est un jeu de pelote très ancien qui se joue avec deux murs opposés et les points se comptent un peu comme au tennis. Chaque fois qu’une équipe marque, le « contaria » chante le score. Généralement les parties sont longues. En tout cas, si elle n’était pas finie pour midi, on l’interrompait pour chanter l’Angelus («Aingeru batek Mariari »).
A midi, on était souvent invités dans la famille ou chez des amis. En tout cas il n’y avait pas de grands banquets comme le 25 octobre pour la Saint Crépin (patron des cordonniers). L’après-midi on avait une autre partie de pelote, à la chistera petit gant. Le grand gant se jouait surtout sur la côte (Biarritz, St Jean de Luz).
Le lundi la fête se déplaçait au quartier Celhay, sur les hauteurs d’Hasparren. Là aussi on pouvait assister à de magnifiques parties de pelote, à un niveau très élevé. Certains joueurs, parmi les meilleurs de l’époque, venaient même d’Espagne. Les joueurs n’étaient pas payés mais généralement on leur offrait à la fin une paire d’espadrilles, pour remplacer celles qu’ils avaient usées au cours de la partie. Parfois une quête était organisée pour qu’ils puissent se payer un repas ou au moins un coup à boire ! C’était très souvent Coumet (le clarinettiste de l’orchestre), en tenue de velours noir, qui faisait la quête.
Le mardi, jour de marché, la fête revenait au bourg. Il y avait des attractions genre fête foraine. Le grand succès c’était le manège « pousse-pousse » : des sièges suspendus à des chaînes, et quand le manège tourne, ça monte de plus en plus haut. On s’amusait à faire tourner ses voisins, surtout les filles qui avaient peur !… Autrement on trouvait des jeux de carambole (faire tomber le plus de boîtes de conserves possible avec une balle) ou du tir à la carabine. Après la guerre on a eu en plus les autodromes (auto-tamponneuses) et la chenille. Bien sûr Marie Pigeon vendait ses cacahuètes et ses bonbons, comme à toutes les occasions festives à Hasparren. Il y avait aussi Alvarez, le vendeur de glace. Une fois mon frère avait voulu me ramener une glace à la maison, mais à l’arrivée, il ne restait presque plus de glace !
Le mercredi jour de clôture, il y avait aussi une très belle partie de pelote, de très haut niveau. La journée se terminait par un bal avec un toro de fuego et un feu d’artifice. C’était une entreprise qui venait des Landes. J’aimais bien les regarder préparer le toro de fuego.
Tous les quartiers d’Hasparren avaient également leurs fêtes : Elizaberri pour la Trinité, Elizabehera pour la Pentecôte, Labiry, Hasquette, Aldabidea… Mais les fêtes de la Saint Jean, c’étaient les plus grandes, celles qui attiraient le plus de monde, c’était un évènement attendu chaque année.
Julienne, Marie-Thérèse, Pierre, Jean, Ginette, Jeanine, Gracie et Laurent
EHPAD Larrazkena – Hasparren