Les cailloux du Rhin


«Nul ne connait le bien qu’un souvenir peut faire! » dit le poète…..

 En 1947 mon Père et ma Mère étaient « montés » à Paris. Maman m’en avait rapporté ce collier en me disant : « Ce sont des « cailloux du Rhin », tu pourras le mettre avec n’importe quelle toilette, ils en prendront aussitôt la couleur, ce sont des pierres caméléon. »

Effectivement ce collier irradiait de plusieurs feux, il était très beau !

Jusqu’en 1962 j’étais chargée d’occuper la jeunesse du village, filles et garçons de 13 à 17 ans.

Nous préparions des scènes de théâtre : Racine, Moliere, des ballets des danses :la danse d’Anitra, les danses villageoises de Bramhs, déclamer des poêmes : le Lac de Lamartine,les Affamés d’Hugo, le récif de corail de José Maria de Hérédia- « Le soleil sous la mer mystérieuse aurore éclaire la fôret des coraux Abyssins. » etc… chanter : Maurice Chevalier , « ma pomme », « exodus » d’Edith Piaf, « rêve mon rêve » d’Isabelle Aubrey.

D’autres personnes m’aidaient à confectionner les costumes et le jour du spectacle, à la fin Juin, à habiller , à farder les jeunes acteurs.

Je me souviens d’une très jolie jeune fille de 15 ans, Dolaine, qui devait chanter « rêve mon rêve » d’Isabelle Aubrey. Je lui avait fait une robe de satin rose, il lui fallait un collier pour agrémenter l’encolure, elle n’en n’avait pas. Je lui ai prété mon collier et ce collier, sous l’éclairage des projecteurs, scintillait de milles étoiles roses. La jeune fille était belle, elle chantait bien, elle ressemblait à une princesse de conte de fées. Elle a mis tant de coeur à lancer son dernier couplet

« et moi je sais, je sais que toujours, un soir de rêve garde mes amours !…. » qu’elle a été applaudie ; elle a tellement ému tous les spectateurs qu’ils lui ont demandé de recommencer à chanter.

 Depuis, chaque fois que je vois ce collier, que je le prends dans mes mains, une émotion m’ étreint ; c’est physique, je revois Dolaine, sa timidité (un peu gauche ) sa douceur, sa pudeur, son étonnement d’avoir vaincue son trac, sa joie et sa surprise à constater son succés. J’entends cette chanson, c’est indissociable, cette vision est gravée en moi et ce collier est là pour me prouver que je n’ai pas rêvé, qu’il a brillé au cou d’une belle jeune fille sous les « feux de la rampe » un jour déjà lointain !….

Je ne sais pas ce qu’est devenue Dolaine dans le tourbillon de la vie, peut-être, grâce à internet, lira -t-elle ce souvenir et me fera un signe ce serait merveilleux !…..

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