Ainhoa a toujours attiré beaucoup d’artistes peintres. Comme on le sait, les artistes, avant d’être célèbres sont souvent fauchés. Ils prenaient pension à l’hôtel Ohantzea, et bien souvent pour payer, ils laissaient des tableaux. Nous avons ainsi de très beaux tableaux à Ainhoa.
Il y avait, M.Bibal, M.Ribera dont deux tableaux sont visibles à la mairie d’Ainhoa et Philippe Veyrin dont une rue porte le nom à St Jean de Luz mais aussi à Bayonne et à Biarritz.
Philippe Veyrin était originaire de Lyon et sa famille venait en vacances à St Jean de Luz. Comme il était de santé fragile, son père, qui était veuf, l’avait laissé en garde à une demoiselle Okelar, amie de sa femme ; c’était une demoiselle d’Ascain, très gentille très amusante qui aimait beaucoup les enfants et qui est devenue comme une mère adoptive. Philippe Veyrin a écrit « Les basques de Labourd, de Soule et de Basse-Navarre », livre qui a eu le prix Schlumberger. Il a également peint de très beaux tableaux et c’est lui qui a dessiné le monument aux morts d’Ainhoa.
Il y avait aussi Pablo Tillac. Il habitait Cambo, c’était un phénomène terrible ! Il avait 80 ans passés et était ami avec mon père et alors il se plaignait : « C’est insupportable, à Cambo, je ne peux pas sortir dans la rue, toutes les femmes sont aux balcons et me réclament ! ». Il n’exposait pas et ne vendait pas ses tableaux. Il habitait une seule chambre, au Bas-Cambo, et j’y étais allé avec mon père. « Il faut prendre du recul pour regarder tout ça ! », mais c’était impossible de marcher dans cette chambre tellement il y avait de bazar, sur le lit, sur les chaises, par terre, des tableaux partout… Un extravagant, très intelligent. Charentais d’origine, il était venu se soigner à Cambo.