Le 22 à Méracq

Le téléphone de grand père se composait d’un boitier assez austère noir, auquel était relié par un fil de 1m 50, un imposant ensemble micro-écouteur de forme ronde avec une poignée bien conséquente, assez lourde, qui occupait la main entière.

Un écouteur indépendant relié à l’appareil par un fil de 1m complétait l’ensemble.

Ce boitier était relié à une prise téléphonique apposée au mur. Pour l’utiliser, on prenait le combiné d’une main et de l’autre, on agitait le poussoir d’appel qui appelait une opératrice se trouvant dans un central régional ; elle  demandait le numéro demandé et le numéro demandant . Au moyen de fiches jack la communication était établie .

Loin des portables

J’ai connu l’époque où les possesseurs d’un téléphone étaient rares au village : commerçants, médecins, notables. Mon voisin était commerçant et quand on voulait nous parler, pour une raison importante, il venait nous chercher, nous habitions à 100 mètres et nous courions « à fond de train » sans trébucher. Le téléphone était souvent placé derrière la porte de la salle à manger, je pense pour que la conversation soit plus discrète. Nous disions l’essentiel sans commentaires inutiles. Nous n’avions pas de barème pour le paiement, c’était un service entre voisins assez gênant d’ailleurs, on compensait par des cadeaux divers… Pour le service, également, sans que l’on nous pose des questions directement on se débrouillait toujours pour nous faire dire le motif de la communication.

Le progrès a permis plus d’égalité entre les gens.

Quand on allait dans la cabine du village, le numéro était 00 et nous payions le prix de la communication. Le central téléphonique était à la Poste et j’ai entendu dire que les standardistes se régalaient parfois des scènes de ménage téléphoniques entre des personnes qui, au village avaient «l’air bien sous tous rapports »


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