L’amicale des sports

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L’Amicale des sports fut créée le 12 décembre 1912, c’est donc une des plus anciennes associations du Pays basque. Elle fut créée pour « instruire et former » la jeunesse aux activités sportives. Le football, comme son nom l’indique, était anglais, le rugby balbutiait. On exerçait les jeunes à sauter, lancer, courir… le baron de Coubertin n’était pas loin. Mais aussi à défiler en marchant au pas, à manier des armes (en bois), la guerre s’annonçait. Et, bien sûr, la pelote. Mais pas contre un mur, on jouait encore face à face, à bota luze à mains nues, ou au laxoa avec un gant de cuir. Quand on a refait le fond du fronton, on a retrouvé dans la terre des briques plantées en ligne pour marquer les limites du jeu.

 

L’organisation des fêtes

Mais dès les années 30, avec l’appoint important de la pelote basque, l’Amicale organisait les fêtes patronales. On ne se contentait plus de l’accordéon et du saxo, il fallait d’autres attractions ; des services de bus amenaient les gens de Bayonne, de Cambo et d’Ustaritz. Autres temps, autres mœurs, les fêtes de Villefranque étaient plus célèbres que celles de Bayonne où on n’organisait que des fêtes de quartier.

Avec la pelote d’abord, avec les plus grands noms (voir l’affiche de 1939), le géant espagnol Mondragones, Chiquito de Cambo… il pouvait y avoir 1 000 spectateurs (et pas de gradins !). Les recettes ont permis de rehausser le fronton et de construire des gradins. On croit rêver ! La presse régionale, parfois même nationale, se faisaient l’écho des événements « pelotistiques » de Villefranque.

Il y avait les courses cyclistes, avec un circuit incontournable : le tour par la route de Cimes et Saint-Pierre, 17 km et 5 côtes parfois bien raides. Damestoy, Jeannot Elissalde, Dolhats… se sont « tiré la bourre » sur cette course réputée, les locaux savaient où démarrer l’attaque décisive et arrivaient à battre les meilleurs.

Jeannot Elissalde, vainqueur du Critérium de Dax en 1961, il gagne une bouteille d’Izarra, un bouquet et la bise

Les courses de vaches : les meilleurs ganaderos landais se disputaient les contrats de Villefranque et les Landais de chez Marmajou faisaient « péter » toros de fuego et feux d’artifice. La grande époque, quoi !
Les orchestres n’étaient pas en reste. Foin des concerts actuels, on appréciait beaucoup l’orchestre garaztar Faustin Bentaberry, Kaskarot Jazz, El Fuego… Pedrito Percal a donné sa dernière prestation à Villefranque, un mardi soir, dans un fronton noir de monde.

Faustin Bentaberry
 

Aujourd’hui, les fêtes font appel à des groupes plus modernes qui se succèdent tard dans la nuit ou tôt le matin. Le samedi soir dépasse largement les 1 000 entrées.

Le méchoui du vendredi soir rassemble 600 personnes et refuse du monde. Les parties de pelote et les spectacles ne font plus recette, malgré un effort de diversification. Les manèges et autres métiers forains ont pris une place de plus en plus grande.

La seule nouveauté est constituée par les « apéros » de quartier qui permettent de rassembler les voisins qui bien souvent ne se connaissent pas, pris par le tourbillon de la vie quotidienne.

 

La plus belle affiche des fêtes


Cette affiche regroupait les plus grands champions dans toutes les spécialités.
Las, la guerre ayant éclaté, ces fêtes furent annulées.


Pour la pelote basque, rien moins que 9 joueurs du village pour animer les fêtes.

Tous les ingrédients y sont : retraite aux flambeaux, apéritifs-concerts, pelote, course cycliste, toro de fuego, tombola, fête foraine, service de bus. Kaskarot Jazz, de Saint-Jean-de-Luz, est l’orchestre qui venu le plus souvent.

Au-delà des manifestations festives ou sportives classiques, il y avait trois rendez-vous très importants les « apéritifs concerts » ; durant deux ou trois heures, on prenait l’apéritif avec l’orchestre, un moment important où la « bonne société » se montrait dans les trois bars à tour de rôle.

Amicale des sports : compte-rendu de l’Assemblée Générale de 1945


Comme toujours, M.Escapil relevait sur une simple page une foule de renseignement et de chiffres

 

Amicale des sports : cartes, billets, licences



Amicale des sports : contrats courses, vachettes, toro de fuego…

 

Pelote basque : tickets de rationnement

Les tickets de rationnement ont touché même la pelote.

Il fallait des bons et on prélevait une taxe pour risques de guerre !

 

Jakintza
Association Jakintza – Villefranque

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