La bénédiction

(Ce texte est extrait d’une autobiographie écrite par Jean Laurent, destinée à sa famille et à un cercle d’amis)

L’édification de la basilique de Lisieux dédiée à Sainte-Thérése fut terminée en 1938 et fut consacrée au pèlerinage en 1952. Cet avènement fait de cette ville un lieu saint mondialement connu. Maintenant, la fréquentation a diminué, néanmoins elle reste encore importante. Les retombées économiques sur le tissu commercial local sont loin d’être négligeables. Sainte- Thérèse, de son nom Thérèse Martin, naquit à Alençon dans l’Orne. Elle vint à Lisieux dans son enfance, son père s’y installa comme horloger. La maison les ‘Buissonnets’, où elle fut élevée, reste un lieu de visite pour le pèlerin.

La basilique est située sur le plateau Saint-Jacques qui domine la ville. Elle veille sur la cité tel un phare. Elle est le premier édifice que l’on découvre en arrivant, d’où que l’on vienne. De style romano-byzantin, sa projection architecturale est imposante.
Le deux juin 1980, un événement important mit la ville en effervescence. Nommé depuis deux ans, le nouveau Pape Jean-Paul ? consacra une partie de cette journée pour venir se recueillir en ces lieux saints. Egalement il célébra un office, la basilique sera trop petite pour accueillir tous les fidèles. La ville était paralysée dès le matin.
Des milliers de personnes se pressaient pour le voir, le vénérer, il était impossible de connaître le lieu où l’on pourrait l’approcher. Beaucoup de visiteurs repartiront sans l’avoir vu, d’autres ne l’auront qu’aperçu. Nous habitions à un kilomètre de la basilique, avec Dany, nous nous aventurâmes. Marc qui n’avait que trois ans nous accompagnait. Nous avions été informés sur le programme prévisionnel de sa visite. Nous essayâmes de nous fondre dans la foule qui se pressait sur le plateau Saint-Jacques. Sans savoir exactement l’endroit d’arrivée du Pape, nous eûmes la chance inouïe de localiser la plateforme prévue pour son atterrissage. Soudain nous fûmes surpris par l’approche de son hélicoptère. Nous nous trouvions par hasard au premier rang derrière les barrières de protection, face à la sortie de l’appareil. Les officiels étaient là pour l’accueillir. La réception protocolaire commençait, la foule en liesse saluait le Saint-Père. Devant ces milliers de pèlerins, le pape réagit, il se dirigea droit vers nous pour prendre un bain de foule et donner sa bénédiction. Je portais Marc sur mes épaules, la présence d’un enfant dut attirer l’attention du Saint Père. En s’avançant, il s’arrêta devant nous, il bénit Marc, qui fut la première personne à recevoir la grâce papale de ce voyage. J’avoue avoir été très ému et impressionné par cet événement. J’y pense encore chaque fois que je vois cet homme à la télévision. Bien qu’affaibli et diminué physiquement, il est encore, ce 14 mars 2004, le chef de l’Eglise catholique. Je suis fier chaque fois que j’évoque cette bénédiction, j’ai un sentiment d’avoir été privilégié, je fais peut-être un péché d’orgueil, j’espère qu’il me sera pardonné. Que ce geste religieux puisse protéger et porter bonheur à Marc.

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