C’était le 11 septembre 2001. Ma conférence téléphonique bihebdomadaire avec mes collègues américains avait commencé à l’heure habituelle, 14H00 (heure locale) à Bruxelles. “Business as usual” pendant trois quarts d’heure. Puis ce fut un grand silence. La communication avait-elle été coupée ? Après deux ou trois minutes de silence inquiétant, un des collègues américains m’annonce qu’un évènement gravissime vient de se passer à New York. Il veut arrêter immédiatement notre conférence et nous conseille de voir CNN à la télévision. Je me rue vers le poste qui se trouve à la cantine. On y voit déjà une des deux tours du WorldTrade Center enfoncée et en feu. Je connais bien ces tours pour y avoir travaillé quelques années plus tôt. Une angoisse terrible me prend à la gorge et atteint son paroxysme lorsque, quelques instants plus tard, un avion vient s’écraser sur l’autre tour. Le spectacle devient indescriptible: la fumée, les cris du présentateur, l’incompréhension. A ce moment, je réalise que ce n’est pas un accident mais bien une attaque incroyable, mais de qui ? Alors qu’étant né, il y a si longtemps, pendant la deuxième guerre mondiale je crois réaliser que je viens de voir le début d’une troisième. La fin d’une longue période de paix pour le monde occidental se passe sous mes yeux et de tous ceux qui étaient venus s’amasser devant la télé.Tout le monde se rappelle exactement où il était et quelle heure il était lors d’un grand évènement de l’humanité comme, par exemple, les premiers pas de l’homme sur la lune. Il en est de même pour le 11 septembre 2001. Ce n’était pas le début de la troisième guerre mondiale mais la fin d’une certaine coexistence pacifique et le début d’innombrables massacres en Irak, en Afghanistan, au Moyen-Orient et chez nous en Europe et ailleurs.