J’étais en vacances chez ma grand-mère avec mes 2 cousins (Michel, Serge) et mon frère Patrick,
C’était au mois d’août , il faisait chaud, j’avais décidé de me baigner dans la « pécherit » ou lavoir où je lavais le linge avec ma grand-mère à l’époque (8 m de long et 3 m de large), construite dans les années 1920. Juxtaposée à la « pécherit » il y avait une bâche où buvaient les vaches ; la séparation était mince. Nous nous amusions sur ce rebord. Notre grand-mère du pas de la porte, nous criait de faire attention, qu’il y en avait un qui allait tomber à l’eau. Bien-sûr comme tous les enfants nous n’en faisions qu’à notre tête.
Effectivement à ce moment là, Michel se trouvait sur le rebord et moi pressée, je passais derrière lui, et arriva ce qui devait arriver. Michel tomba à l’eau. Affolée, je me mis à crier, voire hurler.
Ma grand-mère sortit, affolée par mes cris et se précipita vers nous. Au passage, elle prit une bêche et vint sur le bord de la « pécherit ». Elle cria à Michel, qui était en train de boire la tasse, d’attraper la bêche et de bien la maintenir, ce qu’il fit avec difficulté. Il était à demi-conscient.
Enfin nous le hissâmes avec l’aide de Serge et de Patrick , hors de l’eau.
Il revint à lui difficilement.
Nous le remontâmes à la maison. Ma grand-mère encore sous le choc, le déshabilla, le frictionna avec de l’eau de Cologne pour le réchauffer. Il resta au lit pour la soirée.
Le plus dur restait à venir!
Quand mon oncle René dit « Popus » rentra le soir, vers 18heures, il trouva la maison bien silencieuse et moi pas très fière de ce que j’avais fait. Ma grand-mère lui raconta l’histoire, il va s’en dire que je baissais la tête, car le tonton en colère, chose qui lui arrivait rarement, n’acceptait pas que l’on bronche, et son regard en disait long.
La fin de la soirée se déroula sans accrocs. Entre temps, Michel allant mieux s’était levé. Il en était quitte pour une bonne frayeur. Nous jouâmes comme s’il n’y avait pas eu d’incident.
Le lendemain matin, notre oncle se leva de bonne heure (il n’avait pas digéré la bêtise de la veille), nous fit lever tous les quatre vers les sept heures.
Une fois le petit déjeuner pris, on le suivit au jardin. Tous les quatre, on devait désherber les échalotes qui étaient envahies par les mauvaises herbes. Comme il se doit, il n’y avait qu’une personne qui râlait et qui ne voulait pas travailler : c’était moi!
Je m’éclipsais en ronchonnant et remontais à la maison.
Ma grand-mère étonnée, me dit:
-Tu as fini ton travail?
Je lui répondis sur un ton revêche.
-Non et je m’en fous!
Bien mal me prit de faire cette réflexion. Je sentis subitement ma tête partir en arrière (j’avais les cheveux longs à cette époque), mon oncle se trouvait derrière moi et me fit redescendre au jardin en me tirant par les cheveux plus vite que je n’étais remontée.
Arrivés sur les lieux, il nous prévînt qu’il ne voulait pas entendre un seul mot et surtout nous plaindre de quoique que se soit. Le silence se fit, nous travaillâmes jusqu’à midi, chapeautés, sans un mot.
La leçon a été très dure. Nous avions été privés de la traite du matin, alors que l’on buvait notre bol de lait chaud qui sortait du pis de la vache. Les poules, les lapins, les cochons ont eu leur ration sans nous.
Depuis lors, avant de faire une bêtise, on réfléchissait plutôt deux fois qu’une.
J’AI 61 ANS CET EVENEMENT QUI AURAIT PU ETRE TRAGIQUE EST TOUJOURS RESTÉ DANS MA MEMOIRE.LA PREUVE JE VOUS LE RACONTE AUJOURD’HUI.