En effet, à part la route départementale, qui traverse le village, qui était goudronnée, les chemins ruraux attendaient toujours la période de la mue. Entretenus de façon rudimentaire pour remédier aux dégradations causées, surtout, par les intempéries hivernales, ceux-ci nécessitaient, du moins partiellement, des soins périodiques. Ce travail était effectué, au titre des prestations communales, généralement, par les habitants géographiquement les plus concernés. Cette situation qui perdurait depuis la nuit des temps, permettait aux moyens de locomotion, qui étaient ceux de l’époque : « charrettes tractées par des bœufs, voitures hippomobiles, etc.… » de fonctionner tant bien que mal ! Le temps n’étant pas aussi compté qu’aujourd’hui, heureusement !
C’est au début de la deuxième moitié du vingtième siècle, que commença une vraie révolution en matière d’aménagement de la voirie communale. L’Etat et le département ayant décrété d’accorder des subventions spéciales à cette effet ; la municipalité profita de l’aubaine pour établir et mettre en marche un programme voirie, qui devait obéir, autant que possible, à un calendrier respectueux de l’ordre des priorités. Les subventions allouées ayant des limites, il fallait échelonner les réalisations dans le temps. L’élan populaire suscité par ce projet était tel, que la population apporta son concours sans compter, les paysans acceptant de céder leurs vieux murs qui servaient de clôtures au bord des chemins pour l’empierrement de la chaussée, en assurant eux-mêmes le transport du matériau par attelages de bœufs à coup de tombereaux ; par ailleurs des équipes s’étaient constituées, soit pour étaler les chargements de pierres vidées par tas, tandis que d’autres armés de masse se chargeaient de réduire à bonne dimension les spécimens dépassant le gabarit exigé.
Tout ce travail se faisait avec la main-d’œuvre locale, sous la direction d’un responsable des Ponts et Chaussées, qui de plus était un villageois ; ce chef faisait en même temps le lien entre les ponts et chaussées, dont il dépendait, et l’équipe de villageois qu’il dirigeait pour la circonstance, en faisant venir, au fur et à mesure de l’avancement des travaux, un compacteur des ponts et chaussées pour tasser et aplanir ce hérisson de pierres, ce qui rendait la chaussée plus praticable en attendant, le moment venu, l’intervention d’une équipe de bitumage pour administrer le revêtement final. C’est ainsi que chemin faisant, en quelques années, tous les quartiers du village étaient desservis par un axe principal à la robe goudronnée. La suite du programme consistait à relier les habitations à cet axe principal, tout en entretenant l’existant, ce qui a demandé plusieurs décennies, mais a été réalisé depuis déjà une vingtaine d’années. Actuellement la plupart des chemins communaux sont recouverts d’un revêtement en enrobé.
En conclusion, je dirai tout le bien que je pense de cette évolution, pour tout le confort et le bien-être que cela a apporté ; mais toute chose pouvant avoir une contrepartie, ne serait-ce qu’un petit nuage dans un grand ciel bleu…
Question :
Est-ce que, en même temps que notre confort
Notre lien social est devenu plus fort ?