Au commencement, Dieu créa un jardin, l’« Eden« , lieu de paix, de sérénité et de fécondité.
Au travers des âges, les hommes ont toujours tenté de recréer ce paradis mythique.
Dès la plus haute antiquité, les vergers et les jardins de Mésopotamie étaient célèbres . Les Assyriens ajoutent les « parcs publics ».
On se souvient des « jardins suspendus » de Babylone, les plus célèbres de l’antiquité. Aménagés par le roi Nabuchodonosor pour son épouse, ce sont des terrasses en escalier, couvertes de végétation.
Dans les jardins d’Egypte, il ya peu d’agrément ; on cultive la vigne, les légumes et les fruits, le jardin est entouré d’un mur assurant la protection des sables et des crues du Nil ; les arbres sont disposés en ligne, ce sera un modèle pour les siècles à venir.
Les Grecs inventent les bois sacrés, les arbres donnent de l’ombre sur les places publiques, les gymnases et agoras.
Les Romains ajoutent le jardin des villas, réserve botanique de l’Antiquité.
Les jardins médiévaux
Ce sont les communautés monastiques catholiques qui ce sont intéressées aux jardins après la chute de Rome. Elles avaient de vastes domaines et des routes pour le commerce.
Au Moyen-âge, le jardin existe à tous les niveaux de la société. Il jouait un rôle important dans la vie quotidienne : utilitaire pour les pauvres mais fonctionnel et esthétique pour les riches.
On a du Moyen-âge, un aspect surtout minéral : châteaux, remparts, bastides…
Et cependant , l’homme a besoin d’un espace disponible, que ce soit dans le château, le cloître ou la bastide.
Cet emplacement, à l’origine, sera réservé à un « hortulus » petit jardin d’herbes potagères et de condiments utilisés quotidiennement dans la cuisine médiévale. Il restera peu de place pour un jardin d’agrément, le « préau », un petit tapis de verdure.
Les références les plus anciennes sur les jardins datent de 795, où un ensemble de règlements dictés par Charlemagne énumérait 73 plantes et arbres fruitiers à cultiver dans chaque région. Puis, ces divers produits faisaient l’objet d’échanges commerciaux.
Les jardins seront de structure simple et géométrique.
Dès le 12e siècle, on commence à trouver outre les jardins particuliers, quelques espaces publics légèrement agrémentés. Les maisons, souvent proches de la rue, ont un long jardin à l’arrière : fruits, légumes et élevage d’animaux .
Puis les jardins deviennent plus grands : remparts et douves disparaissent. Au 13 e siècle les jardins de plaisance deviennent plus importants , surtout dans les cloitres, symboles du Paradis, avec au centre une fontaine.
Dès le 15e siècle, le jardinage se diversifie :
– Le potager fournira toutes sortes de racines, herbes, fruits, destinés à la cuisine et bons à manger, cuits ou crus
– le bouquetier, assortiment de fleurs et arbustes agencés en parterres
– le médicinal, inventé par nécessité, avec plusieurs herbes ou racines servant de remèdes.
– le fruitier, qu’on nommera verger, riche de variétés d’arbres.
Souvent, ces jardins, seuls ou réunis, seront enfermés dans un « clos » où la vigne s’accrochera, ajoutant l’utile à l’agréable.
A partir de la Renaissance, les jardins évoluent pour devenir lieux de fêtes grandioses.
Les jardins à l’ »anglaise« apparaissent au 17 e, pittoresques. Que cherche-t-on ? Imiter la nature, sentir la poésie, créer un décor, parfois symbole .
Pour eux, les rosiers ont leur préférence avec les plantes qui restent toute l’année. L’abondance et l’étendue en sont les maitres mots.
…Faisons un grand pas.
Au tournant des 19e et 20e siècle, les avances techniques transforment les paysages et la vision de la nature. Les deux guerres mondiales provoquent la mise en potager de nombreuses petites parcelles.
Les « jardins familiaux apparaissent » , parcelles de terre mises à la disposition des habitants par la municipalité, le plus souvent potagères. Leur but est d’être une source de légumes et fruits pour une famille, de favoriser les échanges entre jardins, de respecter l’environnement, d’avoir une activité de loisir.
Eloge du jardin
De par sa condition, l’homme était astreint à la culture de la terre, et cette condition fut, autrefois, primordiale pour les modestes et les corvéables.
Non seulement le jardin est un but d’activité, mais aussi un lieu d’échanges, d’idées, de savoir, de connaissance, dans une ambiance de convivialité, et peut être d’amitié.
Le jardin est une aspiration de l’homme à travers toutes les civilisations et toutes les époques.
Si tu veux être heureux une heure, enivre toi
Si tu veux être heureux une semaine, fais un beau voyage
Si tu veux être heureux toute la vie, fais toi jardinier.