Quand un curé devient journaliste

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A défaut d’être curé de père en fils, on l’était souvent d’oncle en neveu… Ce cycle «familial» de 100 ans que l’abbé Ferreol Robin rompit en 1738 ne l’empêcha sans doute pas d’être un bon fils puisqu’il fit manifestement suivre son père Jean, «maître plus ancien de la maison appelée Dolorteneverria de Saint-Jean-de-Luz», à Villefranque où il l’enterra lui-même «au porche de notre église et dans l’un des monuments de la maison noble de Larraldea» en 1748.
C’est bien grâce à eux qu’on peut remonter si loin dans notre généalogie, ayant tenu les registres des baptêmes, mariages et sépultures jusqu’à l’instauration de la République ; de succincts et non signés au XVIIe siècle «… le 24 du mois de feb. fut baptisé un enfant nommé Petry fils de Joanes d’Aborta et de Marie de St Martin et le parrin et la marrine duquel fils furent Petry de St Martin et Marie d’Aborta» (1619) », ils sont peu à peu devenus plus précis, et certains curés se sont parfois transformés en journalistes tels celui de Hasparren qui, fin 1775, cite Villefranque comme étant le point de départ d’une épizootie désastreuse :

 

epizootie
Registre des BMS, Hasparren, année 1774 Crédits : CG64, SDA, 5 MI 256/1

« L’année mil sept cent soixante-quatorze sera remarcable dans le siècle par des evenements sinistres et principalement par la maladie episodique arrivée dans le Païs de Labourt, de Bassenavarre, Soule, Bearn, Gascogne et environs. Maladie inconnue dans ce Païs elle commença dans Villefranque, Urrugne et dans peu de tems tout le betail a corne fut infecté sans pour ainsi dire qu’il fut possible dy porter aucun remede, il ny eut que confusion, superstition, trouble et desolation. Le moyen le plus sur fut d’empecher la communication dans le betail, de le tenir comme sequestré dans les etables obscures bien fermées à labry de la mouche en y faisant quelques fumigations. La maladie se manifesta dans le mois de juin, pour la fin d’aout tout fut enlevé sauf quelques [uns?]… on les enterroient bien profondement dans la terre des Landes … des gens avides contre l’ordonnance les ecorchoient pour en avoir la peau. »
J’y ai Pi… ce petit detaïl qui peut etre pourrait servir à la posterite pour en pareille calamite prendre les précautions y dénnoncées. Ladite année est aussi remarcable par la dissolution de la societé des jesuites, par leur expulsion de Portugal, d’Espagne. La France, l’Alem[?]…, Pologne, l’Italie se contenterent de les seculariser enfin elle est memorable par la mort du Roy de france du Pape qui a détruit la societé des dits jesuites.
Il reçut sans doute la visite de l’envoyé de l’Académie des Sciences, Félix Vicq d’Azyr, médecin spécialisé dans l’anatomie humaine et animale, qui rapporta aussi que « l’épizootie… est venue, suivant le témoignage des personnes les plus dignes de foi, de la ville de Bayonne, par la voie de la communication.
Des bestiaux de la paroisse de Villefranche [Villefranque] ont conduit une charrette remplie de peaux suspectes à la tannerie d’Asparen [Hasparren]. Les peaux restant infectieuses trois jours au plus, ce sont très probablement les animaux attelés, en incubation, qui ont porté la contagion».

 

Jakintza
Association Jakintza – Villefranque

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