Premier pardon, 4 novembre 1956

Un évènement phare de notre histoire maritime !

Une date qui a marqué le monde maritime local et toute la population luzienne et cibourienne : la cérémonie du Pardon, le 4 novembre 1956, en présence de 5000 personnes sur le quai de St Jean de Luz.

Déclaration de Koxe Basurco :

« L’absence du pays, pour quelques mois, étant un événement exceptionnel, le Syndicat voulait le marquer par une cérémonie aussi exceptionnelle qu’une messe sur le quai, appelée « Pardon ». Je voudrais aujourd’hui remercier les membres du Conseil d’Administration du Syndicat des Marins CGT, formé en majorité de camarades de gauche qui devant l’intérêt général savaient comprendre les autres. Générosité, solidarité, fraternité était la devise de ce groupe de copains. »

 

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Extrait du discours du Chanoine Narbaitz :

« Le 4 novembre 1956 constituera à n’en pas douter une date historique dans les annales de St Jean de Luz, Ciboure et Socoa. Le Pardon, absolument inédit en Côte Basque, ne s’intègre pas en effet dans je ne sais quelle manifestation folklorique pour touristes mais il est à la fois le signe éclatant et la consécration d’un véritable événement économique et spirituel. Le premier port thonier de France, voici qu’aujourd’hui il déclare la guerre à la morte-saison, qui, trop souvent, condamnait au chômage des centaines de familles.

À l’heure de l’automne et au seuil de l’hiver, voici que l’initiative de pionniers hardis fait surgir l’espérance d’un printemps économique. Plus de 25 équipages, plusieurs centaines de pêcheurs, voici qu’ils s’apprêtent à partir vers les eaux lointaines de l’Afrique Occidentale Française. Triomphe de la technique, triomphe de l’audace, oserai-je : « Triomphe de la Race ». Aussitôt, la lumière de l’espoir s’allume dans d’innombrables familles et la cité tout entière regarde l’avenir avec confiance ».

 

Déclaration du Sous-préfet de Bayonne, M. Nautin :

« Cette cérémonie est l’une des plus prenantes par cette communion de prières et de sympathie qui unit dans les mêmes sentiments ceux qui partent et ceux qui restent ».

 

Commentaire de l’aumônier, l’abbé Idiartegaray :

« Ce fut une fête splendide. Plus de 5000 personnes envahissaient les quais où se dressait un autel merveilleusement décoré. Partout, sur les ponts et passerelles, ce n’était que grappes humaines. Monseigneur Gouyon présidait la cérémonie. Les cloches carillonnaient à toute volée, tandis que les sirènes des bateaux mugissaient longuement. Le Pardon réussi dans un décor somptueux avait créé un choc psychologique unanime chez les marins comme parmi les terriens. « 

Participèrent à cette première véritable campagne de Dakar un total de 47 bateaux dont 24 basques.

 

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Commentaire de l’aumônier actuel, rédacteur de Altxa Mutillak :

« De toute l’histoire du port de St Jean de Luz-Ciboure, c’est certainement le jour le plus marquant, celui dont on parle encore dans tous les foyers, celui où les marins pêcheurs et leurs familles ont pris conscience à la fois de leur dignité et de leur force collective, un moment unique de réconciliation entre gens de terre et gens de mer, lesquels, par leur attitude ont offert une image belle et noble de leurs valeurs, un moment sacré où l’on invoque le ciel au départ d’une aventure maritime exceptionnelle, le cœur serré de devoir quitter les siens et gonflé d’espérance pour mieux les servir. Ce jour-là, je servais à l’autel du port comme enfant de cœur, j’avais 10 ans ! 30 ans plus tard, j’y revenais comme aumônier. « 

 

 

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Extrait de « Altxa Mutillak », le magasine des jeunes pêcheurs basques

Mikel Epalza – Association Itsas Gasteria

 

 

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