Papot’âges : Le Noël d’Antan

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La place du pauvre (Félix) :

 

L’orange de Noël (Félix) :

Mon premier souvenir de Noël remonte à très longtemps, j’avais 5 ans et j’habitais dans le Pays Basque. Chez nous, nous ne fêtions pas Noël avec un sapin mais avec une branche de laurier, qu’on plaçait sur une planche en bois. Devant, nous y mettions « notre » soulier, je dis bien « notre », car même si nous avions deux souliers, nous nous attendions qu’à un seul cadeau. Le Père Noël n’était pas riche à cette époque-là et ce cadeau, c’était une grosse orange, une orange que l’on ne voit plus maintenant. Je verrais des oranges que l’on trouve actuellement dans le commerce dans un soulier, j’en rigolerais. C’était une orange qui était énorme, pas comme un ballon, mais presque. Chez nous, c’était à celui qui commencerait l’orange en dernier et il s’amusait à regarder les autres la manger. C’était pour nous une émotion incroyable. Cette fameuse orange arrivait sur les étals pour Noël, aujourd’hui on peut en trouver à n’importe quelle époque de l’année.
Pour nous, Noël signifiait le partage. « Ma petite mère » partait avec les autres oranges et les distribuait aux papis et mamies qui n’avaient pas de Noël, elle faisait amende honorable. En ce temps-là, l’état de pauvreté était tel que certains enfants n’avaient même pas d’oranges. Nous étions en attente de cela ; maintenant les souhaits des jeunes sont exaucés la plus part du temps en quelques jours, voire quelques heures.

 

La messe de minuit à Saint-Jean-de-Luz (Félix) :

Je n’en loupais aucune. A Saint-Jean-de-Luz, c’était le pèlerinage. Je retrouvais tous mes cousins et cousines. On était en famille. Dans cette église, il y a 3 étages : les femmes et les enfants en bas, les hommes et les garçons de plus de 15 ans en haut. Pour Noël, un cœur d’hommes chantait en basque, le chant rebondissait sur le plafond de cette magnifique église qui n’était autre qu’une barque retournée. Il y avait une acoustique et une résonance incroyable. Pas un mot, nous étions tous paralysés par la beauté des chants. Ensuite, il y avait la chorale et c’est là que j’ai rencontré, par l’intermédiaire de mes tantes, Maurice RAVEL, il venait mener la chorale pour Noël.

 

La couronne de Noël :

Je me rappelle que chez nous, nous mettions dans la salle à manger une couronne avec 4 bougies et chaque dimanche avant Noël nous allumions une bougie. C’était la couronne de l’Avant.

 

La bûche de Noël (Marlène) :

Le jour de Noël maman préparait une bûche et nous étions tous époustouflés. Elle la fabriquait la veille. Ma sœur et moi, nous l’aidions en préparant les ingrédients. Je me rappelle de l’odeur de l’anis. On allait chercher des branches du sapin de Noël et on décorait le plat, ainsi que le tour des portes et des miroirs. On décorait beaucoup. Sur le sapin, on déposait des guirlandes, des bouts de papier, tout était fait maison car ça revenait trop cher d’acheter des décorations. De plus, il en existait beaucoup moins que maintenant.
Nous étions 8 enfants, c’était beaucoup, et le seul cadeau que nous avions pour Noël, c’était cette bûche que nous partagions tous ensemble.
C’était pour nous un vrai jour de fête !

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