Ils étaient six copains d’enfance, nés dans le même village de Provence qui surplombait la mer dans un panorama de 300 kms. Tous les Jeudis et les jours de vacances ils les passaient ensemble à parcourir la campagne. Marius A., Henri G.,Sylvain F.,Gilbert H.,Gaby G.,Henri R.,François C. (dit petit François).Gilbert se situait juste au milieu du groupe, 2 ans de moins que Marius, 2 ans de plus que petit François. C’était certainement le plus inventif et le chef du groupe. Ils aimaient particulièrement jouer dans le vallon du Blancard, qui devait son nom à la terre d’argile blanche qu’il traversait et charriait une eau bouillonnante et blanchâtre. Le vallon était peuplé de très beaux chênes et de grands peupliers. C’étaient les peupliers qui les intêressaient. Ils grimpaient après s’agrippaient tous les six à la plus grande branche qui pliait sur leur poids jusqu’à terre. Là tous lâchaient la branche sauf celui qui était au bout et qui se retrouvait projeté en l’air à une vitesse vertigineuse quand la branche remontait. C’était grisant et chacun à son tour prenait sa place au bout de la branche, ils avaient baptisé ce jeu : Le drapeau vivant.
Un jour ayant trouvé un vieux pneu de camion jeté là en décharge, Gilbert eu l’idée de se lover à l’intérieur et de se faire pousser par les copains dans la descente du vallon ! Quelle aventure, le pneu dévala à une vitesse folle la pente du petit ruisseau et s’arrêta au bord de la route. Les copains accoururent enthousiasmés et voulurent eux aussi expérimenter l’aventure.
Quand arriva le tour d’Henri G. le pneu dévia de sa trajectoire et vint brusquement heurter une grosse pierre. Henri fût éjecté, son front heurta la pierre et il tomba inanimé sur le sol. Les cinq copains le contemplaient avec terreur le croyant mort ! « – Qu’est-ce qu’on va faire ? » Se disaient-ils ! Incapables de prendre une décision ils restaient là pantois.
Gilbert prit une boite de conserve vide qui trainait là, la remplit d’eau et la versa sur la tête de son camarade. Celui-ci se redressa brusquement et sans rien dire, avec des yeux exhorbités il bondit en avant et se mit à courir comme un dératé jusqu’à sa maison. Il arriva devant sa grand-mère surprise qui lui demanda ce qui lui arrivait ? Je ne sais pas !je ne sais pas ! C’est tout ce qu’il pouvait dire. Les autres copains arrivaient derrière lui et de peur de se faire gronder dirent également qu’ils ne savaient rien, mais plus jamais ils ne refirent le jeu du pneu.
Un jour en sortant de classe, l’idee prit à Gilbert d’aller faire un tour à la Sarrée. Il avait entendu dire que des saltinbanques s’y étaient installés. Il entraina avec lui petit François et ils montèrent allègrement le sentier du plateau sans se souçier de l’heure et de l’inquiétude que pouvait soulever leur absence. Les parents ne les voyant pas arriver pour le repas vinrent à leur recherche à l’école. L’instituteur dit qu’ils étaient partis avec les autres. Affolement général tout le village se mit à leur recherche.
Quand on les vit arriver tranquillement tout le monde se précipita pour avoir des explications. Alors de peur de se faire gronder ils racontèrent qu’ils avaient été pris par un romanichel qui les avait mis dans un sac et les avait emportés sur son dos. C’était crédible mais !…..voulant en rajouter, Gilbert dit : « – Même qu’on sentait sa barbe qui nous piquait à travers le sac ! »…Alors là plus personne ne les crû..
Il était plein d’astuces, plein d’idées et trouvait toujours une solution à ses problèmes.
Ses parents se levaient tôt le matin pour aller cueillir la fleur de jasmin, qu’il fallait cueillir avant le lever du soleil afin qu’elle conserve tout son parfum. Lui voulait les accompagner mais son père ne le réveillait jamais. Alors une nuit il eu l’idée d’accrocher sa chemise de nuit par une épingle à nourrice à celle de son père dont il partageait le lit.
Quand son père se leva automatiquement il le réveilla et fût obligé de l’emmener. Comme il s’avera bon cueilleur désormais ils l’emmenèrent tous les matins.